Résumé
Alexandre Ier (2 août 1893–25 octobre 1920) accéda au trône après la destitution forcée de son père, Constantin Ier (1868–1923), le 12 juin 1917 et régna sur la Grèce jusqu’à sa mort prématurée, à l’âge de 27 ans, des suites d’une infection invasive des tissus mous de la jambe gauche à type de pyomyosite post-morsure de magot berbère domestique, compliquée de choc septique, voire de syndrome de choc toxique streptococcique. À l’occasion du centenaire de cet événement, ce travail vise à retracer l’anamnèse et l’évolution de la maladie du souverain grec, son étiologie, la prise en charge thérapeutique ainsi que la polémique concernant la pertinence du diagnostic posé et la conduite tenue par les médecins du roi. Les données proviennent : (i) des bulletins journaliers de santé du roi ; (ii) de la presse athénienne et parisienne de l’époque ; (iii) de deux biographes d’Alexandre ; (iv) du compte-rendu de la séance post-mortem du 5 novembre 1920 de la « Société médico-chirurgicale d’Athènes » et (v) de la correspondance échangée entre le professeur Constantin Savvas (1861–1929), coordinateur du collège des médecins et le Docteur Andréas Anastasopoulos, médecin-major de l’ex-roi exilé. Rétrospectivement, il semblerait qu’une amputation inférieure majeure prompte aurait sauvé la vie du jeune monarque. D’un point de vue médico-historique, cette affaire intéresse autant la France que la Grèce, puisqu’elle implique l’intervention de deux savants français de renom, les Professeurs Fernand Widal (1862–1929) et Pierre Delbet (1861–1957) qui furent appelés à Athènes afin de soigner le souverain malade au château royal de Tatoï.
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